Les stablecoins favorisent l’interopérabilité financière et le Web3 pour les fintechs et les développeurs latino-américains.
Les stablecoins et les données tokenisées sur les blockchains ouvertes augurent une nouvelle ère de commerce mondial. En effet, elles facilitent considérablement le transfert, la détention et la possession de valeur pour les particuliers et les entreprises dans le monde entier.
L’an dernier, les paiements en stablecoins à l’échelle mondiale ont dépassé les 7 billions de dollars, contre 14 billions de dollars pour Visa et Mastercard.1
Par conséquent, compte tenu de sa maturation rapide, l’infrastructure blockchain est prête à faire face à une activité économique grandissante, en Amérique latine et dans le monde. Dans cet article, nous verrons en quoi la blockchain permet de résoudre des problématiques concrètes auxquelles le système traditionnel ne peut s’attaquer.
Nous sommes convaincus que des millions d’entreprises et des milliards de personnes se tourneront vers de nouveaux services financiers réglementés en chaîne dans les années à venir. Ils concurrenceront les institutions financières traditionnelles pour l’épargne, les paiements, le crédit et plus encore. Compte tenu des avancées des logiciels qui facilitent la création et l’utilisation de la blockchain, les développeurs pourront facilement intégrer ces services pour les commerçants et leurs utilisateurs.
La transition a déjà commencé, et ne cesse de s’intensifier, particulièrement en Amérique latine, une région pionnière dans ce domaine. Entre juin 2021 et juin 2022, ses habitants ont reçu 562 milliards de dollars en monnaie numérique.2 Selon Mastercard, 51 % des consommateurs de cette région ont déjà utilisé des devises numériques pour effectuer des achats et un tiers a déjà utilisé un stablecoin pour des achats du quotidien.3
Utilisation des devises numériques en Amérique latine
Cette croissance exponentielle est largement alimentée par une proposition de valeur simple mais puissante : un accès étendu.
Dans le monde, 1,7 milliard de personnes sont sous-bancarisées, mais les deux tiers d’entre elles possèdent un smartphone.4 À l’instar d’Internet, qui a démocratisé l’accès à l’information, les blockchains publiques peuvent transformer ces appareils connectés à Internet en points de terminaison conformes, tant pour la finance traditionnelle que pour les nouveaux services financiers, à rebours des systèmes traditionnels et bureaucratiques.
Répondre aux besoins des personnes sous-bancarisées4
À l’instar de ce qui s’est produit lors de l’essor d’Internet à la fin des années 1990 et au début des années 2000, la convergence de la finance et d’Internet pourrait profondément modifier le paysage mondial dans les années à venir.
Des milliards de dollars devraient transiter vers les services financiers basés sur la blockchain, une part importante de la masse monétaire mondiale. Outre l’émergence de nouveaux services sur la blockchain, des instruments financiers plus traditionnels devraient également migrer sur ce réseau, et ainsi, étendre l’accès à de nombreuses populations historiquement délaissées.
Cette infrastructure marque une étape charnière alors qu’Internet ne cesse d’évoluer. Nous avons eu la chance d’y participer en tant que fondateurs du Web et pendant toute la période où nous avons développé les activités de paiement de Google dans 30 pays et dirigé un bureau de change pour les marchés émergents chez JP Morgan.
Nous observons des parallèles frappants entre la situation actuelle de cet « Internet financier » et le réseau d’origine des années 1990. Internet est né dans les années 1960, mais il a réellement émergé lorsque les navigateurs sont devenus largement disponibles et faciles à utiliser pour le grand public. Cette avancée a permis de créer les pierres angulaires de cette nouvelle économie : la recherche, les réseaux sociaux, le commerce électronique et bien d’autres aspects qui ont profondément modifié de nombreux secteurs qui pèsent plusieurs milliers de milliards de dollars.
Nous assistons au même phénomène. Les devises numériques et les blockchains dépassent rapidement le stade de l’accès commuté. L’expérience de l’utilisateur ne cesse de s’améliorer à mesure que les blockchains gagnent en rapidité, en efficacité et en résilience.
Autre similarité : la nature open source de cette nouvelle infrastructure a favorisé ses prémices et est essentielle pour encourager son adoption dans le monde entier. La plupart des ressources les plus importantes sur la blockchain sont disponibles gratuitement pour les développeurs. Ils peuvent donc facilement créer des applications interopérables susceptibles de surpasser les géants actuels du Web et de la finance pour façonner un nouveau système financier mondial.
Examinons de plus près les facteurs qui expliquent l’adoption rapide des devises numérique en Amérique latine et les perspectives prometteuses dans cette région et dans le monde entier.
Pourquoi l’Amérique latine est prête à impulser ce changement à l’échelle mondiale ?
Si l’Amérique du Nord a favorisé l’adoption d’Internet à l’échelle mondiale, l’Amérique latine joue un rôle de premier plan dans le secteur des devises numériques et de la fintech. Cela s’explique en partie par la nécessité, car de nombreuses populations de la région n’ont pas accès à des services financiers analogues. La démographie joue également un rôle clé. Avec une population de 658 millions d’habitants5, soit environ le double des États-Unis, cette région compte à peu près le même nombre d’habitants que l’Asie du Sud-Est, qui catalyse également l’innovation en matière de finance numérique. Près d’un quart de cette population a moins de 14 ans, ce qui lui confère un avantage supplémentaire par rapport à d’autres régions dont la population est vieillissante.6
La solide base de développeurs de cette région en fait également un terreau favorable. Près d’un million d’entre eux travaillent sur des projets pour des sociétés étrangères7, majoritairement pour des entreprises américaines.8 Leur impact continue de croître. En effet, les fintechs et les néobanques locales ont considérablement amélioré les coûts et l’accessibilité dans le secteur financier.9
Leur adoption accrue en Amérique latine se traduit par une réduction des inégalités de revenu. À titre d’exemple, les trois quarts des 30 millions de clients des banques numériques de la région sont des particuliers et des PME autrefois non bancarisés ou sous-bancarisés.10 Ce secteur est également largement soutenu par les gouvernements, car il fournit aux autorités de nouveaux outils pour gérer les risques et la conformité.29
Compte tenu de ce large soutien réglementaire et de la demande des entreprises et des consommateurs de la région, le secteur de la fintech latino-américain a récemment doublé et compte aujourd’hui environ 2 500 plateformes.12.
La fintech latino-américaine : une puissance mondiale
Dans l’ensemble, la demande bien établie du marché, le soutien politique et l’utilisation généralisée du dollar en Amérique latine font de la région un terrain propice à une adoption généralisée des stablecoins. Comme indiqué précédemment, les stablecoins se frayent déjà un chemin dans les portefeuilles des consommateurs latino-américains. De nombreux pays étudient les central bank digital currencies (CBDC). À ce titre, le Brésil a sélectionné 14 institutions pour participer à son projet pilote sur le réal numérique.13
Ce qui nous amène à aujourd’hui, et à demain. Les fintechs, les banques traditionnelles, les stablecoins et les CBDC existent tous d’une manière ou d’une autre (ou ça ne saurait tarder), mais restent déconnectés. La mise en place d’une infrastructure supplémentaire capable d’opérer en arrière-plan pour garantir la coexistence de toutes ces formes de monnaie facilitera les transactions. Une interopérabilité financière sera ainsi créée en Amérique latine et à l’échelle mondiale.
Circle ambitionne de déployer cette interopérabilité dans les services financiers grâce à des stablecoins conformes, des protocoles de messagerie sécurisés et d’autres solutions open source basées sur la blockchain qui éliminent les frictions lors du transfert de fonds.
Voici comment nous y parvenons.
Notre vision de l’infrastructure financière native d’internet
Tout commence avec nos stablecoins. Circle a lancé l’USDC, un stablecoin dollar, en 2018. Depuis, il est devenu l’une des devises numériques les plus liquides et les plus détenues au monde. Chaque jour, environ quatre milliards de dollars en USDC transitent.14 Près de deux millions de personnes dans plus de 190 pays détiennent cette devise dans des portefeuilles numériques.15
L’USDC est un stablecoin entièrement garanti par des fonds et des actifs équivalents à forte liquidité, toujours échangeable à valeur égale contre des dollars américains. La majeure partie de la réserve d’USDC est détenue dans le Circle Reserve Fund (USDXX), un fonds monétaire réglementé par la SEC et géré par BlackRock. Des rapports quotidiens sur le portefeuille, établis par des tiers indépendants, sont accessibles au public.
Bien que la plupart des transactions en stablecoins soient aujourd’hui libellées en dollars et non dans leur monnaie nationale, les habitants de la région peuvent plus facilement accéder à la devise qui domaine le commerce mondial.16 Historiquement, plus de 90 % de la facturation commerciale de cette région est libellée en dollars.17 Dans le reste du monde, en dehors de l’Europe, ce chiffre est encore d’environ 70 % à 80 %.18
Part de la facturation commerciale en dollars19
D’autres stablecoins libellés dans d’autres devises émergeront à l’avenir. Nous avons créé l’EURC en 2021. Ce stablecoin adossé à l’euro est émis selon le même modèle de garantie que l’USDC.
Examinons plusieurs aspects de la conception de l’USDC qui en font une solution idéale pour accélérer l’interopérabilité financière.
- Une API en dollars pour la finance sur Internet
L’USDC est essentiellement une API en dollars pour les services financiers natifs d’Internet. Il s’agit d’un bloc de construction open source bien réglementé qui facilite son intégration à d’autres projets de fintech, de banque et de devise numérique pour permettre des transactions presque instantanées, gratuites, libellées dans la devise la plus utilisée au monde. - Conçu pour l’interopérabilité de la blockchain
L’USDC est conçu pour fonctionner sur de nombreuses blockchains. Il est aujourd’hui présent sur neuf d’entre elles et de nouvelles intégrations sont prévues. Notre objectif à long terme est de rendre l’USDC disponible partout où les développeurs sont présents et où les bonnes pratiques de sécurité sont en place, afin qu’il soit largement utilisé dans l’écosystème de la blockchain.
Vitesses de règlement de l’USDC sur la blockchain
- Ces données sont destinées à servir de référence au moment où le compte Circle reconnaît le règlement et ne sont pas destinées à impliquer une limite absolue des capacités d’un réseau blockchain donné.
Dans le même temps, nous faisons en sorte que les difficultés inhérentes aux blockchains soient reléguées au second plan. Notre protocole de transfert inter-chaînes (CCTP), récemment lancé, permet de réduire les frictions lorsque des USDC sont envoyés entre blockchains. À l’avenir, nous avons l’intention de permettre la prise en charge du CCTP pour toutes les blockchains dont l’USDC est natif. Cela facilitera l’envoi de dollars sur les blockchains prises en charge.
- Programmable Wallets et services pour développeurs
Nos Programmable Wallets permettent aux développeurs d’intégrer des fonctionnalités de stockage, de transfert et de dépenses pour l’USDC et d’autres actifs numériques dans des applications existantes. Cela signifie que les entreprises technologiques dont les processus sont les plus avancés n’auront pas besoin de repartir de zéro. Il leur suffit d’intégrer des actifs numériques à leur expérience client.20
Tous les éléments constitutifs de notre infrastructure (stablecoins, portefeuilles et autres outils de développement) sont à la disposition des développeurs. Nous voulons qu’ils accèdent aux fondamentaux pour créer de nouveaux services interopérables dans le cadre d’un nouveau système financier mondial.
En quoi l’Amérique latine relève-t-elle ces enjeux ?
Voici quelques exemples de la manière dont les fintechs et les développeurs latino-américains mettent l’USDC à profit.
- Mercado Libre
La plus grande marketplace de commerce électronique d’Amérique latine offre à ses clients la possibilité d’accéder à des dollars numériques via son offre fintech. Mercado Libre a choisi l’USDC pour sa transparence, sa fiabilité, son utilité et son interopérabilité. - Airtm*
Ce fournisseur de comptes en dollars numériques a travaillé avec la République bolivarienne du Venezuela, le gouvernement américain et Circle pour créer une filière d’aide humanitaire qui utilise l’USDC pour contourner les contrôles imposés par le régime de Maduro. - Lemon
Cette fintech basée en Argentine permet à près de deux millions d’utilisateurs en Amérique latine d’accéder et de détenir de l’USDC. Grâce à la Lemon Card du réseau Visa, ils peuvent le dépenser en même temps que les pesos argentins. Les utilisateurs de toutes les régions peuvent facilement leurs proches via $lemontag et leur envoyer gratuitement des USDC presque instantanément. - Ripio
Fondée en 2013, Ripio est l’une des entreprises à la croissance la plus rapide pour l’adoption des cryptomonnaies en Amérique latine. Elle a récemment lancé le cashback en USDC via des cartes physiques et virtuelles. - Credix*
Credix bâtit l’avenir des marchés du crédit. Cette société met en relation des investisseurs accrédités avec des opportunités de crédit uniques en Amérique latine. Pour ce faire, elle utilise les technologies les plus avancées pour atteindre des objectifs d’évolutivité et génère des rendements ajustés au risque grâce à de solides capacités de gestion des risques et de structuration. - Littio*
Cette application d’épargne et de paiement basée en Colombie commercialise ses produits grâce à l’infrastructure USDC, Euro Coin et Circle. Elle permet ainsi à des milliers d’utilisateurs d’accéder à leurs produits d’épargne en dollars et en euros. - Parfin*
Cette plateforme modulaire basée au Brésil pour la conservation, la tokenisation, l’échange et la gestion sécurisés des actifs numériques s’adresse aux plus grandes institutions financières de la région. - Kravata*
Cette fintech latino-américaine a mis en place une infrastructure qui permet aux entreprises locales d’accéder aux liquidités en cryptomonnaie et d’alimenter leurs applications Web3. Elle aide les plus grandes plateformes d’échange de la région à étendre leur couverture. - Félix Pago
Cette plateforme de transfert de fonds en plein essor facilite les transferts de fonds entre les États-Unis et le Mexique via WhatsApp. Leur partenariat avec Mercado Libre permet aux utilisateurs de Mercado Pago d’étendre leurs réseaux à WhatsApp, alimenté par l’USDC.
* Circle Ventures, une filiale de Circle Internet Financial, LLC, a investi dans cette société
Construisons ensemble
Cette infrastructure représente l’une des plus grandes avancées dans l’histoire de la technologie financière. Nous serions ravis de vous aider à comprendre les opportunités et à tirer parti de l’interopérabilité dans ce secteur. N’hésitez pas à nous contacter.